Un autre confinement (Épisode 2 – part 18)
(Les premiers pas à l’IAV)
Notre première marche dépassée avec succès, nous sommes arrivés finalement au temple de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II.
L’Institut reste très imposant par sa taille et le nombre de ses étudiants dans la Cité du Savoir « Madinat Al Irfane » et surtout par rapport à l’APESA avec ses dortoirs lugubres, son amphithéâtre, une ou deux salles de TD, une salle de TP et une salle de révision sans rien de plus, de notre temps.
Madinat Al Irfane !! Cette ville universitaire qui va être notre repère et notre chez nous pendant cinq longues années, était un lieu magique et spécial avec toutes ses universités, ses instituts, ses écoles, et bien sûr son incontournable campus universitaire qui venait d’ouvrir lors de cette période.
A chaque fois que je passe aujourd’hui dans ce socle du savoir universitaire marocain par où sont passées des centaines de milliers d’étudiant(e)s marocain(e)s et étranger(e)s, et qui sont aujourd’hui des hauts cadres de l’administration publique et dans tous les domaines ainsi que toutes les professions (Ingénieurs, architectes, médecins, vétérinaires, enseignants, avocats, juges, journalistes, analystes statisticiens, …). J’ai la nostalgie des lieux et surtout de la grande et belle porte d’Al Irfane sacrifiée malheureusement, il y a quelques années pour l’agrandissement de la chaussée qui servira au passage du tramway, qui n’existait pas de notre temps. Pour le transport, c’était plus notre admirable bus numéro 11 qui nous déposait au centre ville tout en traversant l’Agdal.
Le Campus, ce lieu fantastique quant à lui, était le lieu de rencontre des étudiants et des étudiantes de diverses disciplines et surtout notre lieu de vie. Avec ses deux cafés- restaurants, dont le célèbre chez Al Bidawi avec ses deux serveurs qui vont devenir nos amis tout au long de ses années, sa crémerie, ses deux centres de photocopie, dont l’un était aussi une sorte de kiosque librairie, son coiffeur, sa pharmacie, ses toilettes, ses deux taxiphones, son bureau de tabac qui était aussi une épicerie-snack avec ses repas froids sous forme de sandwichs au thon ou aux sardines ou encore ses omelettes au cacher accompagnée d’un soda, son autre kiosque, ses petits jardins en forme de losange entre ses bancs et puis le poste de police qui était à l’extérieur.
A notre arrivée à l’IAV, nous étions comme dans un rêve !!
Avec sa « porte sublime » qui était en face de la station de bus et du campus qui nous prenait quant à lui entre ses bras. Et puis dès, que nous la traversions vers l’intérieur, d’une part, nous étions face à un grand parking qu’il fallait franchir pour atteindre le célèbre Internant de l’Institut. L’administration était quand à elle à la droite dudit parking. Au niveau de la porte de l’internant, il y avait des marches qui menait à la fois à la bibliothèque, à l’Amphi Paul Pascon, à l’administration, et puis au département des sciences humaines et d’autres départements de l’ingénierie agronomique. C’était une suite de couloirs vitrés qui donnait sur des plantations luxuriantes. D’autre part, à la droite de la grande porte de l’IAV, c’était une longue route pour les automobiles entre deux trottoirs qu’on devait emprunter chaque jour pour aller vers les départements de médecine vétérinaire, d’ingénierie topographique, agronomique ou agro-industrielle. Entre ces divers départements se trouve toujours le mémorable club d’équitation AL Harka avec un café en bas pour les visiteurs et un autre en haut pour les enseignants. Et derrière eux, c’est le grand terrain de foot de l’institut !!
Dans ce nouveau monde où nous faisions nos premiers pas, il fallait d’abord commencer par le commencement. La première prise de contact sera faite avec les responsables de l’internat qui avaient « un œil » sur tout et « une oreille » pour tout entendre… Ils vont nous attribuer nos chambres à deux locataires dans le Pavillon N°7, situé en face du resto universitaire avec son célèbre Chef, surnommé le Bacha. Ledit pavillon était réservé aux étudiants de la deuxième année, les bizous que nous étions !!
Les chambres avaient toutes une grande vitre en bois qui donnait sur une espèce de petite forêt avec des eucalyptus et des chênes si ma mémoire est bonne. Les douches étaient froides dans ce pavillon comme à l’APESA. Pour les douches chaudes ou « tièdes », il y avait, je pense à cet égard deux jours de la semaine dans les pavillons 11 et 10, habités par les anciens. A l’intérieur de l’internat nous avions aussi une buvette qui était sous le pavillon 11 qui longeait quant à lui le pavillon 9, celui où résidaient les étudiantes. Il y avait aussi d’autres pavillons au fond de l’internat et spécialement le 4 dans lequel je vais passer 4 années des plus belles de ma vie, dans la célèbre chambre 411…
Après la découverte de notre espace de vie dans l’institut pendant quelques jours, vint un autre départ. Un stage très important dans notre formation et même je dirai le stage de base non pas pour travailler dans une exploitation comme le précédent mais plus pour comprendre et s’initier à la Sociologie Rurale. Le stage initié par feu Paul Pascon et ses collègues : le Ruralisme…
A suivre
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